Nos premiers pas dans le Kerala ! Bienvenue dans le Wayanad !
C’est après un long mais paisible voyage de 12h en train de nuit que nous arrivons à Mysore depuis Hampi.
On est toujours malades, la chaleur accablante d’Hampi, les heures de marche sous le soleil et les jus de fruits pour seule nourriture n’ayant pas améliorés notre situation (sans blague?!).
Et c’est en débarquant à Mysore que l’on se rend compte que la seule raison pour laquelle on souhaitait s’arrêter dans cette ville, un palais digne des mille et une nuits qui s’illumine de 1 000 ampoules le soir, va devoir attendre. En effet, le palais ne s’illumine de ses 1 000 ampoules que le dimanche nous confirme-t-on …sauf que l’on est mardi et que l’on se voit mal traîner à Mysore (Vous vous faites une idée de Brest ?) pendant 6 jours ! Même s’il faut bien noter que Mysore, pour une ville indienne est plutôt propre, calme et nous a fait un bon feeling !
Du coup … changement de plan ! On se sert de Mysore comme nœud stratégique des transports de la région et direction le Wayanad à 150km de là ! Une fois n’est pas coutume, 150 km nous paraissent la porte à côté et c’est avec surprise qu’il va sérieusement nous falloir 4h de bus pour les parcourir (Mais 4h de bus… comme dans 4h pour faire 400 km pour un Paris-Nantes ?!). L’Inde vous sort vraiment de vos habitudes et de vos échelles de temps !
Après avoir trouvé par hasard le « Kerala Tourism Information Center » proche de la gare et obtenu de quoi lire sur la région du Kerala (Mysore est dans la région du Karnataka mais le Wayanad est dans le Kerala) pour les 8 prochaines heures, on file en direction de la station de bus régionale.
On doit bien avouer avoir longuement cherché comment tout cela fonctionnait.
- Où achète-t-on un billet ? Pour ce bus, directement au chauffeur. Il vous en coûtera 135 ₹/pers (un peu moins de 2€) pour 150 km et 4h de trajet.
- À quelle heure est le prochain bus ? Bon là clairement, il faut demander aux personnes qui sont au niveau des bus. Dans notre cas, 2h30 après.
- Et au milieu de tous ces bus, comment savoir lequel est le bon ? Science MÉGA OBSCURE ! Pour un étranger, tendez l’oreille ! Les contrôleurs hèlent en effet au moment du départ en criant la destination finale ! « Ooty, Ooty Ooty Ooty »… Tout cela répété très fort, très rapidement, très saccadé et de manière plus ou moins compréhensible ! Encore une fois … mieux vaut demander de l’aide !
On a finalement embarqué dans un bus de la KSRTC en direction de Kalpetta dans le Wayanad !
- Trucs et Astuces pour le Bus
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ÉVITEZ l’arrière du bus ! C’est comme un spécial combo de mauvaises combinaisons qui rendent sincèrement votre voyage pénible. Amortisseurs usés, conduite super-rapide avec une appréciation des distances et un rapport aux obstacles très personnel, ralentisseurs sur les routes très fréquents… Au vue de la conduite des chauffeurs, tout devient clair maintenant ! 🙂
Préférez donc les places situées :
- Côté chauffeur
- Entre les roues avant et arrière
4h plus tard, nous voilà donc débarqués près d’une station de bus de Kalpetta (On a manqué le vrai arrêt à Kalpetta… on ne savait pas qu’il fallait prévoir 10 minutes pour pouvoir extirper nos sacs à dos, circuler jusqu’à l’arrière du bus et finalement sortir d’un bus bondé !). C’est donc une règle pour les Indiens, tout le monde bouge bien avant l’arrêt. Car si vous avez attendu 3 heures pour ce fameux bus, lui en revanche n’attend pas 2 minutes ! Comme quoi l’Indian Time est vraiment une notion obscure !
On en profite pour lancer une rumeur… mais qu’ont à gagner les chauffeurs de bus en Inde s’ils sont à l’heure ? Car à les voir conduire comme des fous, manquer d’estropier toute personne qui prend plus de 4 secondes pour descendre du bus ou observer les risques inconsidérés qu’ils prennent pour doubler, ce n’est pas possible … gagneraient-ils une prime s’ils respectent l’horaire ou s’ils arrivent en avance ? On va mettre les services secrets sur le coup !
Bref. Revenons à nos moutons chameaux ! Kalpetta c’est… comment dire ? Moche ! Oui on peut dire moche… C’est bruyant, sans une once de verdure. En gros, c’est une grande artère pleine de voitures et de bus qui circulent entre la côte et les terres ! Et nous qui nous attendions à être au milieu des plantations de thé dans le Wayanad ! Pour le moment, l’effet est raté…
En fait, il faut considérer Kalpetta comme le simple dortoir d’une région peu touristique qui a beaucoup à offrir. En effet, la région est très verte, avec une végétation luxuriante qui passe du duo palmiers/bananiers aux plantations de thé ou aux forêts de style européen en quelques kilomètres !
Un endroit où poser ses bagages ?
Annie et Georges, nos amis français que l’on avait retrouvés à Hampi, nous avait recommandés une guesthouse à Kalpetta dont nous n’avons pas été déçus !
À notre tour donc, on ne peut que recommander la Green Mount Cottage. Ce sont des chambres chez l’habitant (la maison qui offre des chambres étant attenante à celle des propriétaires) qui sont immenses, dans un cadre ultra verdoyant, à 5 minutes de la nouvelle station de bus de Kalpetta, mais en retrait de l’artère principale tant est si bien que l’on oublie vite que l’on est en ville !
C’est une enclave de verdure dans laquelle on a pris un plaisir fou à profiter du balcon pour sentir les odeurs de fleurs de café et des diverses fleurs inconnues aux alentours !
Nous avons négocié 1 000 ₹/nuit pour 2 personnes avec le petit-déjeuner. Vous pouvez y aller avec le petit déjeuner kéralais (Galettes moelleuses de riz et curry de légumes/œufs durs. Atypique pour nous, mais vraiment très bon !) ou bien un petit déjeuner continental (toasts-omelette). Il va de soi que le thé chai est inclus… Mais bon, après 3 mois en Inde on ne le précise même plus ! 🙂
Nous n’avons jamais été aussi proches du Christ ! Ils sont SUPER croyants dans le Kerala ! Dans le salon où ils servent le petit-déjeuner, il y a des icônes du Christ et de la Vierge Marie miniatures partout ! Et sur 5 jours chez eux, ils ont dû aller à l’église 4 fois… vraiment très croyante comme famille !
Seul bémol à cette guesthouse s’il fallait en trouver un. Le wifi n’est pas accessible depuis les chambres. Il faut donc (en théorie) se poser sur leur balcon pour accéder au wifi. Dans la réalité, nous avons capté le premier matin … puis plus rien ! Bon après ce n’était pas pour nous un problème majeur à ce moment là, et nous avons trouvé un café internet proche de la nouvelle station de bus pour la fois où internet était nécessaire. Il y aurait bien eu une seconde fois où l’on aurait vraiment eu besoin de se connecter mais… panne de serveur chez l’un des cafés et donc second café bondé… on a passé notre chemin !
Un restaurant à vous conseiller ? On ne vas être d’une grande aide sur celle-là !
Étant donné que nous prenions le petit déjeuner à la guesthouse et que nous étions malades, nous avons littéralement squatté le restaurant de l’hôtel Best Western Ekobarn de Kalpetta, à deux pas de la nouvelle station de bus !
Après c’est sûr que si vous avez envie de spaghetti bolognaise, poulet Teriyaki ou banana cake, c’est l’endroit de vos rêves 🙂 !
Dans la série anecdote improbable… je demande la première !
C’est chez les Lopez (c’est pas une joke, des cousins à Pat’, ils s’appelaient vraiment Lopez !) que j’ai dû pour la première fois stériliser ma DivaCup.
- L'histoire de la DivaCup, c'est par là !
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- Ta quoi ? Bon pour la faire courte, le progrès de l’hygiène féminine permet désormais de ne pas avoir à transporter 1 000 tampons dans son sac quand on part longtemps en voyage (et dans des pays où le lobby de la serviette hygiénique bat son plein !). Il existe une sorte de « tétine de biberon » (je ne peux pas croire que je viens sérieusement de comparer ma DivaCup à une tétine de biberon !), écologique, hygiénique et réutilisable qui permet de voyager plus sereinement. Si ça vous intrigue, je vous laisse aller y comprendre quelque chose de plus près, c’est par ici !
Bref, toujours est-il que cette DivaCup, c’est bien pratique en voyage mais crée un « léger » malaise quand vient le temps, une fois lavée et vos menstruations terminées, de devoir la stériliser ! 🙂 Et puis bon, je suis largement pas d’un tempérament timide ou discret mais quand même…c’est intime ces choses là ! J’ai pas envie d’être là à faire de la popote de stérilisation de ma DivaCup dans la cuisine d’étrangers !
Et pourtant, il faut bien le faire, et la veille je demande en rigolant à Pat’ :
« Mais imagine, ils me demandent à quoi ça sert … je dis quoi ?!!! » Je me sentais déjà piquer un fard d’avance !
« Oh mais tu leur dis que c’est du matériel médical. Que tu l’utilises pour te nettoyer le nez quand tu as ingéré trop de poussière !!! Et puis ne t’inquiète pas, ils sentiront bien le malaise, ils ne te demanderont pas ! » m’a-t-il répondu !
Tu parles qu’ils n’ont pas demandé !!
Le lendemain matin, entre les toasts et l’omelette, je leur demande si je peux stériliser du matériel médical. Ils sont super étonnés par la demande, mais voilà la maman qui commence à me faire de la place dans la cuisine et à me donner une casserole et de l’eau !
Essayant tant bien que mal de me faire super discrète dans leur cuisine (et on sait bien que c’est pas ma qualité première…on m’aime pour plein de choses mais certainement pas pour ma discrétion légendaire!), coincée entre la mère qui faisait le thé et la belle-fille qui cuisinait, j’ai donc attendu patiemment que l’eau se décide à enfin bouillir, guettant la première occasion où elles sortiraient de la cuisine pour y jeter ma DivaCup ! Ni vue, ni connue !
J’étais à 2 doigts de me sortir de cette mission avec autant de brio que James Bond quand Paf ! La belle-fille me demande au moment où je galère pour récupérer ma DivaCup avec une cuillère : « Et ça vous sert à quoi ce matériel médical ? » 🙂
Oh le fou rire qu’il n’a pas fallu que je refrène ! Et moi très sérieusement de lui dire … « Oh vous savez … je l’utilise pour me nettoyer le nez quand j’ai ingéré trop de poussière !!! »
Et bien vous saurez que ça passe comme une lettre à la poste !
Le Wayanad, l’endroit idéal pour voir nature, nature, nature et animaux !
Si vous venez dans le Wayanad, c’est pour deux raisons :
- Sa réserve naturelle de protection d’animaux
- Ses paysages luxuriants et ses plantations de thé
Pour combiner les deux, nous avons décidé de réserver auprès du Kerala Tourist Information Center une journée d’excursion. Pour cela, rendez vous à la nouvelle station de bus de Kalpetta pour y trouver le bureau situé à l’étage !
Pour 2 500 ₹ (35 €), vous pouvez louer les services d’un chauffeur avec sa Jeep qui vous fera faire le tour du Wayanad ! À vous une journée (de 5h à 15h) bien remplie de découvertes !
Pour ceux qui savent que l’un de mes meilleurs souvenirs d’enfance reste les excursions dans la Méhari de copains corses de mes parents, croyez-moi que cette Jeep m’a fait replonger en enfance ! À nous Tarzan, Jane, les lianes, les animaux sauvages & tutti quanti !
Il est 5h du matin, le soleil est encore loin de se lever et on se faufile hors de la guesthouse dont le portail est fermé à clé en faisant le mur ! (Si seulement je pouvais dire que ça me rappelle mon adolescence … mais même pas … un ange je vous dis à cet âge là !)
On se sent comme des aventuriers au milieu de la jungle de Bornéo !
On serait presque à deux doigts de sortir nos plus beaux chapeaux made in Indiana Jones, mais Pat’, la voix de la mode de ce couple, s’y oppose fermement ! Illégal. Abandon du projet chapeaux.
Direction la réserve naturelle de Tholpetty à 1h30 de route de Kalpetta. La réserve ouvre à 7h, et en attendant de pouvoir commencer le trip, on roule sans phares, #normalonesteninde, pour essayer d’apercevoir des animaux depuis la route ! Notre chauffeur, Shameer, est à fond ! Un vrai chasseur !
La nature se réveille tout doucement et on commence à entendre les centaines d’oiseaux qui papotent et les odeurs de végétation se font plus présentes. Après une brève rencontre avec la famille de Bambi (Que les âmes sensibles se rassurent, sa maman n’était pas vraiment morte dans le film, on vient de la voir, elle pète la forme :)), il est temps d’aller faire la queue pour pouvoir entrer dans la réserve dont les places sont limitées : 40 voitures max le matin, et 20 l’après-midi.
L’entrée à la réserve coûte : 300 ₹/pers (4,5€) + 75 ₹/jeep + 40 ₹/appareil photo ! Mais pourquoi se priver les amis ! 🙂
Étonnamment, la réserve est dans un décor de forêt plus proche du style européen que de la jungle qu’on avait imaginé. Exit Tarzan & Jane, nous nous lançons à la recherche d’animaux ! Au final, on aura recensé des biches, des cerfs, des daims, un paon, des singes, des écureuils géants made in India, des poules et des coqs sauvages, des buffalos (« Do you know Indian Baîsons ??? ») mais malheureusement aucun éléphant à l’horizon… En même temps, en venant dans une réserve naturelle, on prend aussi la chance de ne pas en voir, ils sont chez eux après tout ! 🙂
Après cette échec face aux éléphants, nous continuons notre journée découverte par un arrêt au Kuruva Islands. Cette île est un espace de conservation naturelle que les Indiens veulent garder le plus propre possible.
Pour vous donner une petite idée, vous ne pouvez y accéder que par un radeau qui fait la navette entre les deux rives et avant de prendre celui-ci, un garde est posté pour vérifier que vous n’avez aucun emballage en plastique dans votre sac. Si cela est le cas, vous devez les jeter ou bien il appose une pastille verte sur chacun de vos emballages contre 20 ₹. 20 ₹ que vous récupérez si vous revenez avec vos emballages ! Malin comme système pour empêcher les gens de jeter leurs détritus partout ! Bon, on vous l’accorde, ça prend juste une île avec une seule entrée… 🙂
L’île en elle-même est sympa pour se balader sur les chemins balisés, faire un petit pique-nique… Nous passons une petite heure ici et décidons de continuer notre chemin à la découverte du Wayanad !
Prochaine étape ? Le barrage de Banasura Sagar au sud-ouest et les plantations de thé sur la route du lac !
Sur la route, nous découvrons de nouveaux paysages entre palmiers, bananiers et même des fleurs qui se rétractent au toucher…
Comme une impression d’être en pleine forêt tropicale ! Nous entrons alors dans le royaume des plantations de thé… Les premières que nous voyons en Inde ! Et quel SPECTACLE !!! C’est magnifique de voir tous ces champs à perte de vue sur le flanc des collines…
En suivant les plantations, nous arrivons au Pokoot Lake, endroit touristique par excellence surtout pour les Indiens en vacances !
Tout est fait ici pour faire plaisir aux petits comme aux grands : lac avec pédalos, balades autour du lac, jeux pour enfants, « aquarium » et surtout…
Un bac pour un fish spa ! Oui, un fish spa, où plein de petits poissons vous nettoient les pieds pendant 10 minutes !
Nous l’avons bien sûr testé pour les besoins de la science et des futurs voyageurs !
Étrange, au premier abord, de se faire chatouiller les pieds par des poissons mais loin d’être déplaisant au final, et puis c’est bien drôle ! 🙂
C’est après 10h de visites et de découvertes à travers Wayanad, que nous rentrons à Kalpetta, des images plein la tête !Le lendemain, nous quittons le Wayanad et repartons vers Mysore pour ENFIN aller voir ce palais illuminé que nous attendions tant ! Après 1h de recherche de la BONNE station de bus (oui car ce serait bien trop facile que TOUS les bus partent de la même station dans une ville de 5000 habitants !) qui, en fait, ressemblerait plutôt à un simple poteau/arrêt de bus, nous voilà en direction de Mysore ! 🙂
Pour vivre nos aventures « indianajonesques » comme si vous y étiez, c’est maintenant !